L’arbre champêtre, une grande aide pour l’agriculture

L’arbre rural, également connu sous le nom d’arbre de campagne, est un outil utilisé en agriculture sous la forme de haies bocagères ou d’agroforesterie intraparcellaire. Sa présence est réévaluée aujourd’hui en raison de ses nombreuses qualités qui contribuent à l’amélioration des méthodes agricoles, à la qualité de l’eau, à la régulation thermique, à la production d’énergie renouvelable et à la qualité des paysages. Dans un contexte de changement climatique, d’efficacité économique et énergétique, de préservation des paysages et de l’identité, ces qualités sont plus pertinentes que jamais et méritent d’être prises en compte dans les politiques de développement.

L’arbre rural combat l’érosion

Selon l’INRA (cf. étude ci-jointe), le vent est ralenti jusqu’à vingt fois la hauteur de la haie. Ce principe est particulièrement utile pour les cultures dont la croissance est ralentie en présence de vents trop forts. Dans les parcelles bien protégées, en zone venteuse, on peut observer que la hauteur des plantes est plus élevée dans les espaces les mieux abrités (meilleur rendement). Les animaux apprécient également les endroits plus doux.

Renforcement de la structure du sol : Les racines des arbres, qui peuvent s’enfoncer jusqu’à 1,5 fois la hauteur de la haie, permettent de renforcer la structure du sol. Une haie en rupture de pente atténue l’érosion naturelle du versant et contribue à réduire légèrement l’inclinaison grâce à la retenue de terre qui s’accumule progressivement au pied du talus. De plus, des arbres en bord de rivière favorisent – entre autres – la stabilisation des berges, c’est ce qu’on appelle des ripisylves. Suffisamment denses, elles réduisent le détachement d’éléments lourds dans le lit de la rivière et limitent les dégâts des crues.

Atténuation des ruissellements : Les pluies d’orage sont souvent imprévisibles et les dégâts qu’elles provoquent sont importants (coulées de boue, fossés obstrués, terrains dégradés…). Les parcelles agricoles nues sont vulnérables aux ravinements qui extraient les matières nobles du sol, comme les limons, contenant des nutriments essentiels pour les cultures. Des haies bien positionnées jouent un rôle non négligeable dans la réduction de l’intensité des ruissellements d’eau de pluie.

Schéma de haie de ruissellement

Atténuation de l’évapotranspiration : L’eau présente sur les parcelles agricoles ne s’infiltre pas complètement, une grande partie s’évapore. Parallèlement, les cultures évacuent elles-mêmes leur excès d’eau dans l’air : c’est l’évapotranspiration. Les branches et les feuilles des arbres récupèrent en partie cette réserve d’eau pour la redistribuer plus tard. Pour en savoir plus.

L’arbre rural favorise la biodiversité naturelle et domestique

Habitat pour les auxiliaires de culture : La haie rurale est un véritable espace de biodiversité où la faune et la flore – parfois spécifique – se développent favorablement. Les auxiliaires de culture sont des êtres vivants, généralement des insectes (mais aussi des oiseaux, des mammifères, des reptiles…), qui jouent un rôle d’équilibre biologique (lutte contre les ravageurs). Ainsi, les carabes, les hérissons, les mésanges, les coccinelles, les syrphes et les chrysopes sont de véritables alliés pour l’agriculteur et ne lui coûtent rien. Ils sont cependant sensibles aux insecticides et au désherbage. Leur présence permanente et en quantité entraîne une diminution des attaques parasitaires, donc moins de recours aux produits phytosanitaires (intérêt économique et écologique) et, par la suite, une réduction de leur présence dans les eaux des rivières.haie-para-sun
Espace d’évolution des espèces : la diversité floristique présente dans le bocage génère une alchimie génétique qui conduit à une évolution des espèces d’arbres. Un individu, en contact avec une autre variété, peut alors bénéficier de nouveaux attraits lors de sa reproduction. Il en résulte des variétés plus robustes, mieux adaptées à leur environnement et donc plus efficaces. Dans de rares cas, il en génère même de nouvelles espèces.

Création de zones d’ombrage : Tout comme les êtres humains, les animaux souffrent de la chaleur en été et, sous une exposition prolongée, peuvent perturber leur métabolisme. Des haies permettent de créer des zones abritées permettant aux animaux de se reposer et de se rafraîchir.

Espace de biodiversité domestique : L’homme peut intervenir dans la biodiversité d’un espace. En introduisant certaines variétés complémentaires dans un milieu spécifique, elles développent des caractéristiques uniques. Cela est particulièrement observable sur les arbres fruitiers où les fruits issus de chaque variété possèdent des spécificités (goût, conservation, consistance) propres à chacune d’entre elles. De plus, lorsque l’homme effectue des aménagements continus sur les arbres (exemple : émondages), le code génétique de ces derniers intègre ces changements et les générations futures s’adaptent alors un peu plus à ce type de taille.

L’arbre rural lutte contre la pollution

schéma de haie minérale Puits de carbone : L’anthropisation et l’industrialisation des pays émergents entraînent des rejets de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Ce gaz est considéré comme l’un des principaux facteurs du réchauffement climatique après la vapeur d’eau. Des compensations existent : il faut réduire les émissions de carbone et le rendre compressible, le stocker. L’arbre rural constitue un véritable outil de piégeage (voir étude ci-jointe). Le CO2 est capturé par le végétal dans l’atmosphère puis stocké durablement dans le bois et dans le sol, en quantité non négligeable. Si le dioxyde de carbone en excès est indésirable dans l’air, il est bienvenu dans le sol puisqu’il favorise la fertilité et la vie bactérienne. Enfin, le bois est ensuite utilisé pour la construction, les clôtures ou le chauffage et se substitue à d’autres énergies fossiles ou des produits issus du sol (acier…) qui transfèrent du carbone piégé dans le sol depuis des millions d’années vers l‘atmosphère.

Recyclage des éléments minéraux : L’eau infiltrée incorpore également des éléments minéraux comme l’azote, essentiels pour la croissance des végétaux. Les racines des arbres, par effet de capillarité, font remonter ces minéraux jusqu’aux racines des cultures.

L’arbre rural est exploitable.

Exploitation du bois : Le bois produit par les arbres ruraux peut être facilement exploité. Le tronc est valorisé en bois d’œuvre, les branches en bois énergie sous forme de plaquettes et enfin les cimes peuvent être transformées en Bois Raméal Fragmenté (BRF) utilisé en paillage performant, en litière pour animaux ou comme fertilisant pour les sols cultivés.

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